lunedì 27 febbraio 2023

 



Une par Massi

2 NOVEMBRE 2019



Ne surtout pas dormir.

La nuit est dense, cruelle, impénétrable, il faut rester aux aguets, s’accrocher aux moindres points de lumière, et tenir dans l’errance jusqu’au petit matin.

Sicily, du photographe Massimo Gurciullo, est le nom de code d’une terre sauvage et baroque, catholique et païenne, clanique et sensuelle.



Dionysos rôde, mais il est d’abord en soi, c’est une petite fille qui fera souffrir les hommes, un ragazzo violent, une écharpe tigrée.

Je ne sais rien de Massimo Gurciullo, mais cet homme me paraît absolument seul, amoureux d’une île impossible à quitter, titubant dans sa vie comme en ses images, allant au contact des corps et des matières, des visages et des murs centenaires.

Les dalles du palais décati portent des bas résilles, mouillés de désir sans emploi.



Vierge Marie, je vous en supplie, faites-moi jouir encore.

Le quartier a changé, il est étrangement japonais depuis quelques temps.

Dans l’outre-monde, le Japon serait-il devenu sicilien ?



Hommage aux maîtres de la revue Provoke.

Sicily prie, s’interroge, regarde sans discrimination, les enfants, les vieillards, le dos des clandestins, les jolies femmes.

Mères de tous les pays unissez-vous, vos fils ont sombré dans la mélancolie.



Sicily boit, a bu, boira, c’est un marin à terre continuant de chavirer.

L’église est un dernier espoir, comme l’entrejambe d’une inconnue croisée dans un bar.

Le voile d’une nonne, la chevelure d’Anna Magnani, le sourire d’un ange noir.

On ne sait pas très bien comment naviguer entre les vivants et les morts, les squelettes et les chairs, les fantasmes et les échecs.

Le sublime est le commencement de la terreur.

La beauté sauvera le monde.

En attendant, il ne faut surtout pas dormir, et témoigner comme on peut de l’humaine condition, des déchirures et des extases, de la sainteté et de la bassesse, mais à l’agrandisseur, sur papier baryté.

Fabien Ribery ( L'Intervalle, Novembre 2019)


domenica 26 febbraio 2023

 






Scriptphotography by Giuseppe Cicozzetti

Language, above all. Those who are attentive to language, where by language it’s necessary to understand the terminal and explosive expression of thought, will appreciate the photographer's tension in establishing a new relationship between himself and the photographed object, when he decrees a new relationship with observation.
The image, which is entrusted with the narrative task, presents itself crossed by new expressive codes whose goal is to establish a new balance that knows how to interpret the rebellious challenge of a contemporary that intends to overcome the reassuring static nature of a tradition.
Sicily is a land whose narration is inexhaustible, a "place of memory", as Vincenzo Consolo loved to call it, which in its memory assumes and frees meanings and allusions often as contrasting as profound, almost like Sicilian photographers - the line is long and illustrious - had decided to engage with the island a personal relationship, a space of foundation in which to agree a private, personal mediation, a confrontation to two.
"Sicily" by Massimo Gurciullo is part of the debate between new and old language, between a style that seems to have exhausted its exploration and therefore is looking for new protagonists to whom to entrust a new voice.
As a writer he’s also a strong reader, a good photographer must love the work of his great colleagues and, it must be said, Gurciullo declines well every lesson absorbed. In his photographs Sicily, be it represented by her children - the impromptu portraiture is painful and poetic - or the glimpses that seem to break out of an enveloping darkness, refers to the great lesson of Moriyama, to his "constructions" fast and nervous , as something to capture before it vanishes to deliver it in full to the contemporaneity of a visual grammar or, alternately, to the D'Agata "quick visions".
"Sicily" is crossed by a strong rhapsodic tension. From the plot of the narration we enter and exit, we fall deeper and then return to breathe. And in this whirlwind, in which the black and white of Gurciullo is so wisely measured up to compete with the protagonist role with the same subjects, Sicily assumes estranging contours, almost elusive and determined to let itself be chased before revealing itself.
In this "Sicily" it resembles a jazz composition. It has the rhythm. It has the same happy and conceptual iconoclastic fury, where this commitment is aimed at "interpreting", and therefore making new, something that we already know and realize in its deconstruction.
And what we already know is crystallized, overcome by new narrative imperatives, but whose "melody" remains recognizable at least until it resumes improvisation. And indeed the observation of "Sicily" leads us to some reflections on how in the meantime the human geography, not only territorial, has changed of a Sicily that desires an aedo, a mentor to entrust his new voice. "Sicily" is a passionate photobook, a well-constructed series of photographs with a documental flavor in which the details, the "rapid gait of normality" are revelers of a time that changes and transmigrates into our imagination.
To settle down. Like a new language that claims to be understood. Massimo Gurciullo is an active witness of an era that has abandoned the mists of the dawn to become clear reality, luminous and obscure, contradictory and linear. "Sicily" is his statement, his declaration of intent, something to deal with.

Giuseppe Cicozzetti ( Scriptphotography )

lunedì 20 febbraio 2023


 


Sicily par Frèdèric Martin




Sicily #3 par Massimo Gurciullo arrive comme une claque en une fin d'après-midi glacée d'un hiver trop long.

Dehors les jours sont courts, sans charmes, mais dans le livre-revue (grand format, papier glacé, couverture souple) il y a des heures incertaines, de longs moments de vie, des journées comme d'immenses étés. Ca bouge et ça remue, ca swingue, c'est une nuit sans fin, qu'entrecoupent des heures de lumières.

On peut se demander ce que c'est…

Le mouvement, la joie ?

L'immobilité, la tristesse ?

La vie ?


Une pile de valises, un départ demain après trente années passées en studio photo. Massimo veut sortir aller voir dehors ce qu'il se passe, ce qu'il y a à photographier.


Des corps nus de femmes, des madones ou des prostituées.

Un corbeau mort, la rue la nuit, une bagnole abandonnée là.

Et deux messieurs obèses, le soleil sur leurs peaux luisantes.

Des avenues vides, des gens qui courent et des fleurs qui éclosent.


Ca vit, ça vibre, ça bouge. C'est punk, destroy, et au loin on entend presque Iggy Pop qui braille The Passenger.

A lire Sicily #3 on a l'impression que le photographe aurait croisé Nobuyoshi Araki et Martin Parr pour emprunter chez l'un et l'autre le meilleur.

Parce qu'il y a dans les images de Massimo une esthétique trash, comme un Do It Yourself vital et ironique.

On peut se demander si l'image ne doit pas, parfois, se contenter d'être, tout simplement, dans sa plus parfaite simplicité, sans détours alambiqués ou faux-semblants ?

Et c'est ce à quoi nous invite ce livre.

En effet, comme il a été dit, Massimo a eu ce besoin irrépressible de sortir de la photographie métronomique et policée des studios pour se confronter, se plonger dans les rues et les ruelles de la Sicile. de sa Sicile.


Parce que Sicily #3 plus qu'un voyage est aussi un hommage (comme le travail d'Araki rend hommage à sa manière aux rues tokyoïtes) aux lieux, aux gens, à la vie.

On croise ce qui fait l'île : les motos Guzzi, les chaînes en or, les bateaux et les vagues d'une mer sans cesse renouvelée.

Mais aux détours d'une image, d'un instant figé sur le papier glacé voici la poésie des jours de soleil, des yeux pleins de joie.


Sicily #3 sonne finalement comme un poème punk, une version sous amphétamines de Cendrars.

Merci donc à Massimo de nous amener là-bas, chez lui, de nous inviter dans tous ces recoins que nous ne saurions voir.

Merci surtout de faire vivre la vie de cette façon.

Frèdèric Martin ( www.5ruedu.fr)





 

giovedì 16 febbraio 2023

 

GURCIULLO est nè en Sicile, autodidacte il commence la photo assez tot. Ensuite il s'installe à Paris en 1981 et reste une 10 aine d'annèes.Commence travailler en professionnel independent. Son domaine preferè: le portrait et le nu.En noir et blanc, en pellicule et tire lui meme à l’ingradisseur sur papier barytè. En 1997 publie son premier livre: NUDI Vintage Photographs 1982 - 83

Depuis l’an 2002, la recherche photographique de MASSIMO GURCIULLO explore la notion d’identité dans la serie «Portraits Cycle» et il vien de publier ( 2005 ) son livre ( Portraits Cycle N°3 ), une edition de luxe imprimè sur papier coton en edition limiteè, signè et numerotè qui present le travail compris entre le 2002 et le 2005. PORTRAITS...30 ans est le troisième livre, que presente le percours des portraits faits depuis 1982 jousq'au 2012. En 2013 le changement: sortir du studio:SICILY ets son dernier livre ( 2017) sortie chez l'editeur The Unknown Books au Portugal.


Sicily “ suite...


Après la première édition de « Sicily » en 2017 pour la maison d'édition portugaise « The unknown books », le projet grâce à son succès auprès du public a èvoluè sous la forme d'un magazine annuel. Grand format et imprimé sur papier couché brillant fin, et en 2021 cette fois pour un petit éditeur sicilien (FSL edizioni) "Sicily # 2" voit le jour et, plus tard en 2022 "Sicily # 3".

L'œuvre prend forme comme une sorte de journal intime du photographe, sicilien d'origine, qui explore sa terre « tragique et poétique » à la fois.

Ce n'est pas la Sicile des clichés les plus connus, c'est un regard differend que permet de voir la Sicile autrement, dans une terre qui a connu 13 dominations dans l'histoire, la tragédie est presque un esprit vivant.


Ne surtout pas dormir.La nuit est dense, cruelle, impénétrable, il faut rester aux aguets, s’accrocher aux moindres points de lumière, et tenir dans l’errance jusqu’au petit matin.

Sicily, du photographe Massimo Gurciullo, est le nom de code d’une terre sauvage et baroque, catholique et païenne, clanique et sensuelle”. (Fabien Ribery)


C'est impressionnant comment les images parviennent à trasmettre le sens de solitude. La photographie a toujour ètè une activitè solitaire. J'aime le jazz et je trouve beaucoup de points qui se touchent entre la photographie et la musique jazz, quand la photographie se proposé avec plus de liberté par rapport aux impositions techniques ou formelles, la technique n'est qu'une des composantes.Comme disait Jean Baudrillard, il faut chercher un transfert poétique pour produire l'émotion du réel sur une photographie. Mes photos representent une rencontre accidentale entre le tragique et le poètique.

Ca vit, ça vibre, ça bouge. C'est punk, destroy, et au loin on entend presque Iggy Pop qui braille The Passenger.

A lire Sicily #3 on a l'impression que le photographe aurait croisé Nobuyoshi Araki et Martin Parr pour emprunter chez l'un et l'autre le meilleur.

Parce qu'il y a dans les images de Massimo une esthétique trash, comme un Do It Yourself vital et ironique. ( Frèderic Martin)